L’Artiste

A dix-huit ans, elle dessine des bijoux fantaisie, à vingt ans elle est célèbre dans Paris puis dans le monde entier parce qu’elle crée des boutons qui sont chacun un objet, un bijou, une œuvre.

Sa petite boutique du Faubourg Saint Honoré ne désemplit pas. On la copie, on l’envie, on s’arrache ses premiers pendants d’oreilles, des poudriers aux dessins sybillins. Dans la grande pénurie de matières premières qui suit la guerre, elle cherche opiniâtrement et découvre une matière à base de résine dont elle prend le brevet et qui se plie à tous ses caprices. Mais elle recule devant un avenir consacré uniquement la gloire du bouton : elle aime ce qui est grand et on veut l’enfermer dans le creux d’une main. Elle se tourne alors vers les objets de décoration. Elle quitte la rive droite et va s’installler rue de l’Université. Les miroirs la fascinent, elle va en créer d’extraordinaires qu’elle enchâssera dans des cadres précieux, tout scintillants d’éclats de glace.

Nous retrouvons toujours dans ses objets son symbolisme personnel (soleils, planètes, jeux cosmiques ou plus modestes évocation de l’arbre, de la fleur ou de la feuille). Et toujours ses créations restent optimistes et toniques. Il y en a en elle une richesse d’expression qui va parfois à contre courant de l’époque. Line Vautrin est restée en dehors des modes dont elle se méfiait. Parmi les objets du XXe siècle, les siens gardent sans doute une place privilégiée : précieux comme des bijoux, composés comme des oeuvres d’art, ils sont les enfants d’une matière et d’une technique donnée. C’est ce qui les rend profondément originaux.

Maison Française, Février 1962, N° 154, “L’univers de Line Vautrin. Sa boutique de la rive gauche”.

1988 – Galerie David Gill, London

1990 – Comme des Garçons, Tokyo

1992 – Grand Prix des Métiers d’Art

1993 – Chevalier de l’ordre des arts et des lettres

1995 – Galerie des Hauses Bergdorf Goodman, New-York

1998 – Galerie Aline Chastel - Laurent Maréchal, Paris

1999 – Musée des Arts décoratifs, Paris

2015 – Vente Christie’s, Paris

« J’avais toujours un 10 de conduite parce que je ne bougeais pas ; je faisais aussi partie du clan de ceux “qui sont dans la lune”  et dont les bulletins trimestriels sont agrémentés d’un “pourrait faire mieux”. Ma vie scolaire était gouvernée par une triade virtuelle : intuition, imagination et roupillon. On finit par me retirer de l’école. »

« Que dire de plus, si ce n’est que j’aime le renouvellement, qu’il correspond à ma vie intérieure ? »

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